Chapitre 6 : Du Caucase vers le Kazakhstan (petite allitération en K)

Chères familles, Chers amis,

 

Cela fait un peu de temps que nous ne vous avons pas donné de nouvelles. Enfin si, pour vous annoncer le début du mois du parrainage d’Enfants du Mékong il y a quelques jours. Ce mois continue ! Il est encore temps de parrainer.

 

Sinon, nous vous écrivons actuellement du Kazakhstan pour vous narrer nos épopées depuis que nous sommes entrés en Géorgie. Depuis, nous avons traversé trois frontières et nous avons malheureusement manqué de temps pour aller en Arménie mais les différents pays que nous avons traversés ont chacun eu leurs lots de surprises et d’anecdotes que nous vous partageons dans ce nouveau chapitre.

 

Bonne lecture à tous !

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la densité d’habitants au kilomètre carré au Kazakhstan (vraie info)

Ce qui nous a le plus marqué !

Première nuit en Géorgie, première rencontre : le supra

 

Ça y est la Turquie c’est bel est bien fini, nous nous dirigeons vers la frontière, plein de beaux souvenirs couronnés par les trois derniers jours de Pâques dans la communauté de Trabzon. Désormais les passages aux frontières ne présentent plus aucune appréhension pout nous. Est-ce parce que nous commençons à avoir l’habitude où parce que c’est la première fois que nous sommes complétement en règle (depuis qu’on a reçu nos permis) ? Sans doute un peu des deux. Le passage de la Turquie à la Géorgie nous prend un peu plus de temps que d’habitude mais c’est toujours moins que pour les camions qui attendent leur tour souvent plusieurs jours dans une queue de plusieurs kilomètres en amont du poste frontière. Nous voilà rapidement à Batoumi et notre recherche d’hospitalité nous amène à croiser un couple de Géorgiens qui nous accueille très volontiers chez eux. Nous rencontrons alors David, un backpacker géorgien qui a visité beaucoup plus de pays que nous et qui nous est donc de bons conseils. Nous dégustons des spécialités géorgiennes mais surtout nous rencontrons la tradition du « supra ». Le « supra » ce sont plusieurs toasts (des shots de Cha-Cha) tout au long du repas. On a trinqué pour Dieu, pour la paix, pour l’amitié, pour nos familles, pour la Géorgie, pour la France. Bref on a eu mal à la tête le lendemain matin.

 

On se rapproche de la Russie et on le sent (Staline)

 

Nous vous présentons Nelly et Levan, deux Géorgiens qui habitent dans un village totalement perdu au milieu de la Géorgie. Laissez nous vous décrire le tableau. Nous sommes au village de Tsinarekhi au milieu des montagnes, ils ont une maison avec beaucoup de cachet, mais pas mal de travaux à faire, ils ont des chiens, beaucoup de chiens (dont un qui aboiera toute la nuit nous empêchant de dormir) mais surtout… Un tableau de Staline dans le salon !

Au début du dîner, Levan nous sert un verre de son vin. Il n’est pas excellent, mais soit nous lui faisons honneur. Sauf que… il porte un toast et là, nous comprenons, il lance un supra. La suite, vous la devinez, une dizaine de verre de vin cul-sec pour suivre le rythme infernal de Levan.

 

La frontière Russe nous permet de faire copains-copains avec des Italiens

 

Vous le découvriez dans la suite de ce chapitre, mais nous avons beaucoup attendu entre la frontière russe et la frontière kazakh. Nous avons donc eu le temps de rencontrer Irène et Luca, un couple d’Italiens qui font le tour du monde en 4×4 pendant plusieurs années. Après avoir passé la frontière (enfin) nous avons fait un campement commun et ils nous ont bien aidés à faire les quelques démarches pour les assurances véhicule et les cartes SIM. Nous profitons de cette anecdote pour vous décrire rapidement le passage d’une frontière et l’entrée dans un nouveau pays. Après avoir eu notre tampon sur le passeport nous parcourrons quelques mètres et là, dans des petites maisonnettes des locaux vous proposent carte SIM, assurance véhicule, cash de la monnaie locale. Tout ça n’a pas l’air d’être officiel, mais c’est bien comme cela, ça fonctionne et c’est très pratique !

 

La communauté du chemin néocathécuménal à Aktioubé

 

Arrivés à la paroisse d’Aktioubé, nous sommes chaleureusement accueillis par le Père Janus, qui nous montre un des trois dortoirs dans lequel nous aurons le luxe de choisir notre lit parmi les 16 disponibles. Il nous explique que la messe est à 19h ou 11h demain, nous lui disons que dimanche c’est très bien pour nous. Il est 19h et une bonne vingtaine de personnes sont là pour la messe non pas dans l’église mais dans une salle sur laquelle nous avons un aperçu depuis la cuisine. A la fin on entend des chants de louange et Antoine vient nous voir en disant « c’est normal qu’ils fassent une ronde et dansent autour de l’autel ? » Là nous avions compris que cette communauté chrétienne catholique n’était pas comme les autres… Le lendemain à 11h nous étions 5 à la messe, et nous qui pensions choisir celle avec le plus de monde !

Fondé à l’issus du concile Vatican II, le « chemin néocath » à – de ce que l’on a compris – pour but de renouer avec les pratiques des premiers Chrétiens, une forte vie de communauté et une liturgie un peu différente où l’on est tous placés autour de l’autel pour commémorer le dernier repas du Christ. Cette communauté connait un essor important et est implantée partout dans le monde, pour vivre en missionnaire. Comme au Kazakhstan il n’est pas autorisé de faire d’évangéliser dans le domaine public, ils vont simplement dans les parcs et chantent en dansant. Nous avons été formés à leurs danses et malgré une absence de talent de notre côté, nous nous sommes bien débrouillés !

 

Fumée Blanche à Kyzylorda !

 

« Et toi t’étais où pour l’élection de Léon XIV ?

– A Kyzylorda au Kazakshtan »

Pour le deuxième jour du conclave, nous étions, en effet, accueillis par le Père José Maria – dont la paroisse fait la taille du Portugal – pour deux nuits. Le premier soir, nous décidons de guetter la fameuse cheminée de la chapelle Sixtine ce qui nous a inévitablement amenés sur de très belles discussions sur la foi.D’autant plus que le Père italo-argentin parle très bien français puisqu’il a passé plusieurs années à Paray-le-Monial. Tout à coup, fumée blanche ! Habemus Papam ! Nous attendons évidemment jusqu’à entendre les premiers mots de Léon XIV puis nous invitons Père José Maria au restaurant pour fêter ça. Le lendemain, c’est jardinage et bricolage dans le jardin pendant que de délicieuses pâtes à l’italienne se préparent en cuisine. Nous rencontrons aussi Igor, un Kazakh protestant en pleine conversion au catholicisme qui nous a offert un appareil photo datant des Jeux olympiques de Moscou de 1980. C’est un magnifique cadeau qui nous a beaucoup touché. De son côté, Père José Maria qui porte un grand intérêt pour le Sacré Cœur de Jésus béni pour chacun de nous une sorte de scapulaire de dévotion au Sacré Cœur. Nous repartons de Kyzylorda avec plein de très beaux souvenirs.

Nos anecdotes croustillantes

Ça nous a régalé...

Depuis notre entrée en Géorgie, on adopte de nouveau la stratégie de viser des communautés catholiques pour l’accueil. Ce fut le cas par deux fois en Géorgie où nous avons rencontré des prêtres missionnaires italiens et polonais où nous avons toujours été très bien accueillis. Arrivé au Kazakhstan, pays très majoritairement musulman où les catholiques représentent moins d’un pour cent de la population, nous ne savions pas à quoi nous attendre. Et bien nous avons été agréablement surpris en découvrant le site catholic-kazakhstan.org que le Kazakhstan ne manque pas de clocher et de prêtres missionnaires (majoritairement polonais). Et il faut voir à quoi ressemblent les églises. Des bâtiments tout neufs toujours mitoyens à une imposante maison paroissiale qui a largement la place de nous accueillir. Des dortoirs qui pourraient accueillir une colonie de vacances, des douches, une cuisine tout est moderne, on se dit que l’église kazakh à encore de beaux jours devant-elle. Seulement, il y a souvent au maximum dix paroissiens qui ne sont là que le dimanche, les journées doivent parfois être longues pour les prêtres envoyés en mission ici.

Depuis qu’on est passé en Eurasie, nous sommes encore plus des ORNI (Objets Roulants Non Identifiés). Conséquence : tout le monde nous dit bonjour, que ce soit sur la route par des appels de phares ou un coup de klaxon ou bien lorsque nous nous arrêtons en échangeant des poignées de mains et en prenant des photos. Et nous, on prend un grand plaisir à être l’attraction locale. Si seulement il existait un métier où on peut passer nos journées à serrer des mains et faire coucou… à mais ça s’appelle politicien non ? À méditer pour notre retour en France…

Une des plus grosses complexités de notre passage au Kazakhstan, trouver un endroit où manger le midi. Lorsque vous entrez dans un village kazakh, tout à l’air fermé, en piteux état. Il nous est donc bien compliqué de savoir où nous pourrons nous rassasier. Mais lorsque vous avez l’habitude, vous commencez à savoir qu’au Kazakhstan l’habit ne fait pas le moine et que derrière chaque façade délabrée se cache un restaurant des plus lumineux (certes un peu kitch) à l’intérieur. Nous avons alors tout le loisir de découvrir les spécialités du pays pour quelques tengues (monnaie locale).

Sur les grandes lignes droites de plusieurs centaines de kilomètres du Kazakhstan les distractions sont rares alors il faut pouvoir s’amuser comme on peut et un de nos nouveaux jeux favoris et des faire une course-poursuite avec les troupeaux de chevaux sauvages qui patientent tranquillement en bord de route. On apprendra d’ailleurs que ces chevaux se retrouvent régulièrement dans nos assiettes…

Cette anecdote fonctionne aussi pour les quelques chameaux qu’on a croisé à ceci près qu’on n’en a pas encore mangé enfin c’est ce que l’on croit).

Papa, Maman, ne vous inquiétez pas. Aucun d’entre nous ne s’est mariés avec une Kazakh, l’anecdote est encore plus lunaire que ça.

Alors que nous étions dans à la recherche d’un lieu pour dormir, nous nous retrouvons à la mosquée où nous sommes accueillis par l’imam. Il est assez jeune, parle un anglais approximatif et nous parle d’un mariage kazakh. Au début, nous ne comprenons pas vraiment ce qu’il nous dit, mais lorsqu’il nous invite à monter dans sa voiture, tout s’éclaire. Nous sommes invités au mariage ! Faisons un rapide bilan de la situation. Nous venons de faire une journée de moto sous un soleil de plomb, nous avons beaucoup transpiré, nous sommes en t-shirt et pantalon de moto, mal rasés, non-douchés deoyis trois jours et nous allons à la soirée de mariage d’un businessman important de la ville, où il y a plus de 400 invités, tous mieux habillé les uns que les autres. Cela va sans dire que nous faisons un peu tâche, mais qu’importe, nous sommes assis à une table et nous apprêtons à passer une soirée pleine de surprises. La salle est immense, il y a des dizaines de tables remplies de nourriture, une scène et une estrade où deux trônes, et je pèse mes mots, attendent les mariés. Ces derniers ne sont pas encore arrivés, mais quand la lumière s’anime et que la musique s’affole, nous comprenons qu’ils ne devraient pas tarder. Et là, stupéfaction, une immense porte de garage s’ouvre, et sur deux imposants tapis rouges, une voiture noire s’avance et entre dans la salle avec appels de phares et coups de klaxon, c’est l’arrivée des mariés. Au cours de la soirée, le maître de la cérémonie invite les gens à danser (dont nous trois devant 300 Kazakhs…) , à faire des discours et à gagner des lots à une loterie (ça va de la grille de barbecue à l’enceinte en passant par le sèche-cheveux et le kit de bricolage).

Le mariage bien que ne comportant pas de cérémonie religieuse à ce moment-là, était un mariage musulman, (sans doute l’aviez-vous déjà saisi puisque c’est l’imam qui nous a incrusté, mais bon je reprécise au cas où…). Vers la fin du diner, une petite théière circule à table, on nous propose donc de son breuvage mais nous montrons nos verres de coca plein pour dire que ça ira, on a tout ce qu’il faut. Mais justement, avec leur petit sourire de coquin bien kazakh, ils nous font sentir le thé, pas de doute c’est bien du whisky ! Nous acceptons alors tout naturellement de mettre quelques gouttes de thé dans notre coca.

Finalement nous quittons la soirée et sommes accompagnés à une auberge de jeunesse où nous sommes invités à passer la nuit.

 

... ça nous a fait pleurer (cliquez dessus pour plus d'infos !)

Arrivés en Géorgie, avec l’essence à moins d’un euro le litre, nous nous sentons un peu comme les rois du pétrole. Alors quand un midi, il s’agit de déjeuner, nous nous arrêtons dans ce qui ressemble à une pizzeria traditionnelle géorgienne. On a beaucoup roulé et on prend donc une grande pizza chacun qui ne coûte que 40 unités de la monnaie locale à savoir le lari. Rapide conversion dans nos têtes et nous nous accordons sur le fait que cela ne représente guère plus qu’un euro ! Tout contents, nous dégustons cette spécialité qui ne nous semble tout de même vraiment pas chère. Et pour cause, nous avons fait l’erreur fatale de garder le taux de conversion turque. En Turquie, un euro valait 40 livres turques, en Géorgie, un euro vaut 3 laris. Nous avons donc payé nos pizzas plus de 10 euros chacun ce qui nous a remis les pieds sur terre…

Un soir en Géorgie, nous trouvons logis chez un homme qui vit seul et qui est a manifestement bu un peu d’alcool. Il est tout de même assez sympathique et nous offre une chambre qui nous convient très bien, nous demandons quand nous devons partir le lendemain, il nous dit qu’on peut rester un mois si besoin. Alors, comme nous sommes fatigués, nous décidons de faire une grasse matinée. Sur les coups de 10h, d’un coup l’homme vient nous voir et nous apostrophe dans un anglais hésitant « leave ! leave ! no hotel ! ».  Nous nous hâtons de rassembler nos affaires un peu dans l’urgence et partons. En partant l’homme exige que nous allions lui acheter une bouteille de Vodka ou un paquet de cigarette pour « le symbole de son accueil ». PE lui offre donc un de ses paquet de cigarillos pas bon acheté à la frontière.

En préparant le voyage, on nous avait prévenu que la frontière russe était assez longue à passer, alors nous avions décidé de la passer plutôt tôt dans la journée. Le cadre est exceptionnel, il est 7 h du matin, il neige un peu, il fait froid et la frontière est dans une vallée aux pieds d’imposantes montagnes. Nous passons rapidement le contrôle des visas, puis la fouille des affaires et nous nous disons qu’en une heure montre en main l’affaire serait pliée. Il ne nous reste plus qu’un papier à remplir pour récupérer nos permis et nous pourrons entrer sur le territoire. Nous donnons le papier rempli à l’agent, il y a une erreur à la deuxième ligne, il faut tout refaire. Soit. Nous sommes prêts, les documents sont à nouveau remplis, nous dirigeons vers le poste-frontière et nous arrivons pile pendant la rotation des effectifs ce qui signifie que pendant quinze minutes, personne ne traitera notre demande. Quand enfin des agents reviennent, une file d’attente ou plutôt un troupeau s’est amassé devant le guichet et c’est un peu la guerre (sans mauvaise comparaison avec l’état du pays) pour faire traiter son papier en premier. Après 5 h d’attente, nous pouvons enfin entrer sur le territoire.

Visiblement, nous n’avons pas appris de notre première expérience de la frontière russe, car nous arrivons au passage entre la Russie et le Kazakhstan plutôt en fin de journée. Nous dépassons la longue file d’attente des voitures, c’est le privilège des motards, mais les automobilistes ne sont pas vraiment contents. Comme d’habitude, nous donnons passeports, papiers du véhicule et nos affaires sont fouillées. Tout est en ordre, mais on ne nous rend pas nos passeports et nous devons attendre dans une petite zone sans avoir le droit d’en sortir. Nous sommes même escortés quand il s’agit d’aller aux toilettes. Les heures passent et à chaque fois que nous demandons où en sont nos passeports, la même réponse nous est donnée : « En cours d’analyse ». Nous avons le temps de sympathiser avec le fameux couple d’Italien qui est dans la même situation que nous ce qui nous rassure. La nuit tombe et de gros projecteurs sont allumés, ça crée une ambiance particulière. Au bout de 3 h, un Russe nous fait entrer un par un dans une salle pour nous poser des questions sur nos liens avec l’Ukraine, sur la politique en France et nous bottons en touche sur chaque question. Finalement après 4 h d’attente, un officier vient nous rendre nos passeports et avec un grand sourire nous dit « Okey goodbye ! » , bon tout ça pour ça, c’était long, mais qu’importe, à nous le Kazakhstan !

C’est long, très long. Un jour, nous devions faire 250 km dans la journée et la seule indication du GPS était : ” Dans 249 kilomètres, tournez à droite. Et pour l’anecdote, nous voulions juste aller au sud du pays, mais comme vous avez pu le voir dans noter trajet nous sommes obligés de remonter tout au nord, car il n’y a pas de route directe !  

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Pour mener à bien ce projet nous devons trouver des sources de financement, nous avons donc lancé une cagnotte.

Merci pour votre préciseuse aide. 

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Objectif 40 parrains !

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