Dernier chapitre : Destination Saïgon !

Chères familles, Chers amis,

 

C’est déjà la fin. A l’heure où vous recevrez cette dernière missive, nous aurons déjà quitté Saïgon, l’ultime étape de notre aventure. Nos belles bécanes baroudeuses sont entre de bonnes mains désormais, au centre Docteur Mérieux, le QG d’Enfants du Mékong à Phnom Penh. Nous avons conscience d’avoir été particulièrement protégés sur cette longue piste de 6 mois et sommes aussi très reconnaissants envers chacun d’entre vous, pour avoir suivi et soutenu cette aventure. Probablement n’aurait-elle pas pu se faire sans vous ! Grâce à vous et à nos chers sponsors, les volontaires sur place ont reçu du matériel de qualité pour leurs déplacements quotidiens. Plus de vingt enfants ont désormais un parrain qui leur finance leur scolarité et les 4 compères ont bien murit en découvrant la beauté mais aussi la dureté du monde, en se confrontant au réel ! Alors vraiment un immense MERCI ! Et sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !

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kips, c’est la valeur d’un euro en monnaie laotienne
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backchiches à payer, bon certes on était pas en règle…
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de précipitation au Laos en pleine saison des pluies !
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kilomètres au compteur !

Ce qui nous a le plus marqué !

Luang Prabang, rythe initiatique bouddiste

 

Nous voilà arrivés à Luang Prabang, deuxième ville du Laos et pourtant bien petite. Nous découvrons le centre Enfants du Mékong tenu par deux religieuses. Officiellement, elles sont juste deux professeurs car le gouvernement ne tolère pas la présence de religieux dans l’organe éducatif du pays. D’ailleurs, le centre Enfants du Mékong (EDM) a lui aussi sa couverture : c’est un centre d’éducation pour sourds et muets, car EDM n’est pas autorisé au Laos. Ces religieuses, toutes deux agés de plus de 60 ans, tiennent ce centre d’une centaine d’enfants, où vivent à l’année une dizaine d’orphelins. Elles proposent une éducation intégrale pour tous ! Ils étudient aussi bien les langues que les mathématiques, l’art du potager ou celui de la ferme. Ils y élèvent notamment une dizaine de cochons, avec une portée de bébés cochons dont la taille ne dépassait pas celle d’un chaton ; mais aussi tout un tas de grenouilles pour pouvoir les griller. La sœur qui nous a fait la visite était d’ailleurs tout étonnée que nous, en tant que Français, n’ayons pas tous déjà goûté. Nous y découvrons aussi des installations de champignons, réalisées dans des bouteilles de manière très astucieuse et qui sont venues égayer par la suite un excellent dîner.

Avant de passer à table, nous avons eu la chance de pouvoir assister à un rite bouddhiste, encadré par les religieuses. Ce rite bouddhiste n’est en fait pas vraiment religieux, au sens auquel nous l’entendons en Occident. C’est simplement un rite de partage et d’accueil. Il faut nous imaginer chacun assis en tailleur autour d’une petite statue qui ne représente rien de particulier, mais toute colorée, bariolée, avec énormément de friandises autour. Nous devions mettre notre main ouverte, paume vers le ciel, et l’autre main à la perpendiculaire. Chaque enfant prenait alors une des sucreries posées sur la statue, nous la déposait dans la main, et sur l’autre main nous accrochait un bracelet qui a été béni par les sœurs pour signifier qu’ils nous accompagneraient sur tout le reste de notre aventure. Nous passons ensuite à table où nous avons la chance de découvrir un excellent repas avec de nombreux mets différents et surtout de très bonnes bières Beerlao, entreprise nationalisée qui produit une bière à bas coût dont les laotiens ont l’habitude de consommer en grande quantité… Fin de l’anecdote.

 

Pas de passagers clandestins

 

Le centre de Pasong n’est pas un centre Enfants du Mékong à proprement parler. Il s’agit d’une église avec de nombreux bâtiments qui ont été construits par un prêtre local. Ce dernier est accompagné par Enfants du Mékong pour recevoir des enfants venus du Laos, mais aussi du Vietnam et du Cambodge, pour passer des vacances d’été de un à deux mois. Ce n’est donc pas plus d’un prêtre, quatre séminaristes et quelques volontaires qui s’occupent d’encadrer 100 jeunes enfants (qui, comme tous les enfants du monde bougent dans tous les sens) pendant deux mois.

Nous avons été absolument marqués par la manière dont est tenu le centre. Tous les enfants sont extrêmement joyeux et surtout particulièrement serviables. Nous avons été très frappés par la vitesse à laquelle, à la fin du repas, les tables étaient débarrassées, le réfectoire nettoyé, la vaisselle faite, le tout dans une harmonie parfaite, chacun sachant ce qu’il doit faire et n’attendant pas qu’un adulte vienne lui taper sur les doigts pour s’y mettre. Même pour les horaires de coucher, il n’y a pas d’encadrant qui vienne veiller le soir à ce que les enfants se couchent bien. On va dire que sur un camp de un à deux mois, les enfants savent qu’ils doivent dormir parce que sinon ils seront trop fatigués. En effet, le programme est chargé !

Réveil à 5h du matin. 30 minutes de gymnastique en musique si la pluie n’est pas trop forte dans ce pays où des torrents d’eau peuvent tomber d’un seul coup. Après la gymnastique, il y a la messe pour tout le monde. Même si la plupart sont bouddhistes, ils prennent quand même part à la célébration. Après la messe, un petit déjeuner à base de riz, qui n’est pas différent ni du déjeuner ni du dîner, donne aux enfants une énergie qui nous dépasse. Ensuite, commencent les cours : anglais, mathématiques, technologie, chant, danse, tout y est pour donner les bases à ces enfants afin qu’ils puissent être de bons élèves. Nous avons eu l’occasion de donner un cours d’anglais aux plus jeunes. Bon, pas sûr qu’ils aient retenu grand chose mais au moins on a essayé. On comprend la difficulté d’enseigner aux plus jeunes. Après le déjeuner, les enfants profitent d’un temps de sport et de jeu jusqu’à la soirée où ils auront, après le dîner et une bonne douche, un dernier temps de prière et de catéchisme avant d’aller se coucher.

Il n’y a pas vraiment de lutte contre les téléphones portables que certains ont, mais ils s’autodisciplinent facilement pour pouvoir s’intégrer au groupe. Les téléphones sont quelquefois sortis discrètement le soir, mais rien de très important car ils sont obligés de se coucher tôt pour assumer le réveil du lendemain.

Nous avons eu la chance, pendant un après-midi, d’aller visiter un producteur de café qui faisait de l’Arabica et du Robusta afin de découvrir tout le processus de la cueillette jusqu’à la consommation d’un délicieux café. On sent toutes les différentes odeurs de la cuisson allant du popcorn au café en passant par la boulangerie française, le caramel et le chocolat. Le prêtre, qui ne finit jamais de lancer des projets, a d’ailleurs lancé sa propre marque de café, Avé Café, pour pouvoir financer une partie de son camp d’été !

 

 

Croché en Thaïlande

 

À cause de la guerre entre la Thaïlande et le Cambodge, nous ne pouvons finalement pas passer par la Thaïlande et je suis obligé d’y faire un crochet et revenir au Laos pour aller rencontrer une de nos filleules. Par rapport au Laos, je vois tout de suite que la prostitution est un commerce juteux dans ce pays, très réputé pour les fameuses ladyboys. Le tourisme des européens est certes très intéressant pour l’économie mais il apporte malheureusement dans ces valises toute sa décadence morale. Il n’est pas rare de voir un européen ou un américain qui, passé la soixantaine, se ballade avec une fille d’une bonne vingtaine d’années… Un de ces décadent bien que très sympathique, nous a expliqué sans complexe qu’il est venu s’installer ici pendant le Covid pour la liberté, «the cheap life and easy girls». Passons cette sinistre parenthèse et laissez moi vous faire découvrir une visite de filleule.

J’ai donc la chance de pouvoir découvrir avec la volontaire Bambou le centre où Ouaminda (la filleule) va à l’école. Ce n’est pas un centre directement d’Enfants du Mékong, mais simplement des filleules d’Enfants du Mékong y sont scolarisés gratuitement. J’ai la chance de pouvoir leur donner des petits cours d’anglais en leur faisant deviner des mots en jouant au pendu mais aussi des exercices de maths et de logique.

Après cela, je peux aller rencontrer ma filleule au sein de sa famille et découvrir comment ils vivent vraiment. Je découvre une maison toute en tôle, plutôt imperméable, mais pas non plus étanche, avec une seule grande pièce à vivre où ils dorment tous ensemble, une seule cuisine en plein air où il n’y a pas l’eau courante et où ils cuisinent tout au feu de bois, et une salle de bain plutôt lugubre. Le père travaille en fait à la journée en fonction du travail qu’il y a à faire et la mère achète et revend des hamacs.

Mais ce qui est surprenant, c’est le contraste entre leur maison vraiment très pauvre et le magnifique pick-up blanc Land Rover qui est juste devant la maison. La gestion de l’argent est très particulière dans ces pays-là, car il y a une notion de statut qui est liée à la voiture qu’ils s’offrent, alors qu’ils n’en ont vraiment pas les moyens. Ils ont la possibilité de faire des crédits à la consommation sur plusieurs générations. Ainsi, pour acheter ce 4×4, ils se sont engagés sur trois générations pour le rembourser petit à petit. Ce sera donc le futur fils de Ouaminda qui a aujourd’hui 7 ans qui finira de le rembourser…

 


La chèvre

 

Par souci d’anonymat, nous ne donnerons pas le nom de cet expatrié que nous avons rencontré. Je l’appellerai simplement la Chèvre, car il ressemblait comme deux gouttes d’eau à Pierre Richard et était aussi malchanceux que celui-ci dans le film La Chèvre.

Je passerai sur les détails qui nous ont amenés à partager un barbecue et à discuter avec lui, mais son histoire est assez fascinante. Plutôt à l’écart, bière à la main, il ne parlait que très peu. Il était extrêmement discret, se tenant droit sur sa chaise, avec sa tête de Pierre Richard dans sa jeunesse. Nous avons essayé un peu de le mettre à l’aise et de lui poser des questions pour qu’il se livre un peu sur sa vie et qu’il nous explique les raisons de expatriation.

Nous apprenons alors que son métier est écrivain indépendant. Je lui demande pour quel journal il écrit ou si c’est pour des livres. En fait, il est écrivain indépendant de comptes-rendus de réunion. C’est-à-dire qu’il travaille pour une société qui propose des comptes-rendus de réunion pour, par exemple, la SNCF, le Parlement et différentes entreprises qui nécessitent des comptes-rendus un peu long de réunions. Il a d’abord habité 10 ans à Paris, puis 10 ans en Ardèche, seul dans une maison où il faisait pousser différentes plantes pour pouvoir en vivre. Ce personnage est définitivement particulièrement étrange. Il nous explique qu’il est venu s’installer au Laos parce qu’il aimait ce pays qu’il avait déjà visité de nombreuses fois.

Nous disons que c’est effectivement assez logique qu’il ait repris la gestion d’une maison d’hôte, étant donné le potentiel de son métier à l’ère de l’intelligence artificielle. Nous en restons là pour la découverte de la Chèvre lors de cette soirée.

Mais le lendemain, la version de la personne qui le connaît bien est tout autre. La Chèvre, qui s’ennuyait dans son village perdu en Ardèche, aimait venir régulièrement en Thaïlande, où il était tombé amoureux d’un ladyboy. Le finançant à distance pendant près de deux ans, il a fini par vouloir, au bout d’un certain temps, venir s’installer avec lui/elle au Laos. Le ladyboy lui a demandé qu’il prenne un contrat pour une guest house qu’ils pourraient gérer ensemble. Ce qu’il a accepté de faire, il s’est alors engagé sur un contrat de location pour 5 ans. Mais voilà qu’après seulement une semaine à s’installer dans la nouvelle guest house qu’ils allaient tenir tous les deux, le ladyboy s’en va en vacances pour plus d’un mois sans l’avoir prévenu. Il comprend alors qu’il s’est fait tromper et le chasse de chez lui, mais se retrouve tout de même avec ce bail de location pour 5 ans sur les bras. Le tout, je ne l’ai pas mentionné, dans une guest house ambiance latino détente, avec billard et musique, plutôt contre intuitif pour quelqu’un qui n’arrive pas à aligner plus de 3 ou 4 mots sans être gêné.

 


Battambang, des boulistes de géni

 

À cause de la guerre à la frontière du Cambodge et des bombardements, nous ne pouvons malheureusement pas visiter les centres du nord du pays et nous nous rendons directement à Battambang pour visiter un des centres Enfants du Mékong, où il y a le filleul d’Antoine.

Le centre est très bien organisé, comportant un internat pour les filles et un internat pour les garçons. Nous sommes tous étonnés de nous apercevoir qu’ils dorment sur des lits en bois où il n’y a pas de matelas, à part simplement une sorte de tapis en matière de bambou d’un millimètre d’épaisseur. Nous qui nous plaignions de dormir sur des tapis de sol pendant 5 mois… Le garage à vélo et à moto est toujours très impressionnant, notamment avec tous les casques Michelin, le sponsor officiel d’Enfants du Mékong, qui sont accrochés au plafond.

Après nous avoir fait un petit tour du centre, les vraies activités commencent : ping-pong, tournante, mais surtout pétanque. Les Cambodgiens sont des monstres à la pétanque. Plusieurs fois champions du monde, cela se vérifie même à l’échelle microscopique dans le centre d’Enfants du Mékong. Nous nous prenons la plus grande raclée à la pétanque de notre vie, même lorsque nous positionnions correctement une boule de pétanque à côté du cochonnet qui n’était rien d’autre qu’un capuchon de bouteille en plastique, le coup d’après, une boule venait exploser la nôtre avec fracas et la faire dégager à l’autre bout du terrain. Ce sont des pointeurs et des tireurs de génie.

 

JB et Gus

 

Nous retrouvons Jean-Baptiste et Augustin à Siem Reap, deux amis de Lyon,qui nous accompagnent sur les derniers kilomètres qui nous séparent de Saïgon. Nous voilà maintenant 6 à arpenter les routes du Cambodge, un vrai clan de bikers qui ne passe pas inaperçu !

 

La décharge


Depuis le début de l’aventure, nous avons eu l’occasion d’être de nombreuses fois en contact avec la misère, de rencontrer des gens qui vivent très pauvrement, mais nous n’avions encore jamais vu des gens qui habitaient sur une décharge. C’est un projet durable que l’association Enfants du Mekong met en place pour aider les enfants de la décharge afin d’accéder à des métiers plus qualifiés. Nous sommes donc avec un professeur allés à leur rencontre et nous avons eu la chance de pouvoir voir un cours en plein air sous forme ludique adapté aux enfants qui ont une très faible éducation intellectuelle. Les enfants étaient très heureux de rencontrer des étrangers et même s’il ne parlaient pas un mot d’anglais nous avons bien rigolé avec eux ! Nous avons pu essayer de leur apprendre à jouer à l’épervier, ce qui n’a pas été une tâche facile, mais aller d’un bout à l’autre du terrain en courant, même sans règle du jeu les rendait hilares. Même dans cette décharge, la joie cambodgienne est reine.

Nos anecdotes croustillantes

Ça nous a régalé...

Après les paiements chinois avec le téléphone, nous voilà de retour au cash. Et pas n’importe quelle quantité de cash, puisque 1 euro ne vaut rien d’autre que 25 000 kips laotiens. Nous voilà donc milliardaires. Ces grosses quantités de cash qui s’amoncellent dans notre portefeuille pour ne payer ne serait-ce qu’une bouteille d’eau sont assez incroyables.

Mais le plus drôle, cela a été quand nous avons dû payer la caution pour la moto de Maxence. Nous avions besoin de retirer 500 dollars. Cependant, nous ne pouvons en retirer qu’en kips aux distributeurs. Je vous laisse faire le calcul… Bon je vous épargne le calcul, nous avons dû retirer pas moins de 10 millions de kips aux distributeurs en plusieurs retraits pour ne pas qu’ils plantent. Nous étions là, la nuit tombée, à côté du Night Market, où la vie foisonne, tels deux trafiquants de rouleaux de printemps, la capuche sur la tête, à tirer toutes nos petites coupures. Après avoir mis des élastiques sur cette liasse de billets colossale, nous la déposons avec fracas sur le bureau du loueur de moto, qui, devant la quantité de billets, ne peut s’empêcher de sourire et soupirer car il va falloir tout recompter !

Nous revoilà dans des pays moins développés et ça nous pouvons le constater avec le nombre de personnes qui travaillent. Plus un pays est riche plus il y a de consommateurs et moins il y a de travailleurs dans l’économie réelle bien concrète ! Ici les personnes ne mettent pas 10 minutes pour vous expliquer en quoi consiste leur travaille, ni pourquoi il a du sens pour eux : globalement soit on est vendeur soit on est producteur soit les deux ! Pas vraiment de code du travail, alors il est normal de voir un enfant de 8 ans désosser une bécane en deux temps trois mouvements ou de voir une fille du même âge faire une visio avec sa maman pour lui demander la «recette du pastis» car c’est elle qui gère le bar. Finalement notre sudiste, qui a même réussi a trouver des Laos qui connaissent Montpellier, c’est bien régalé !

Les Cambodgiens possèdent un art que nul autre ne possède dans le monde : ils sont beaucoup trop gentils et beaucoup trop souriants. Sortant tout juste du Laos où nous étions vraiment des pompes à fric, nous voilà dans un nouveau paradigme auquel nous ne nous sommes pas habitués tout de suite. Faisant une petite pause à l’ombre d’une maison, Maxence traverse la rue pour aller nous acheter des bouteilles d’eau. Il en trouve une qui lui paraît bien et qui normalement vaut aux alentours de 1500 riels. La dame lui en demande 4000. De loin, nous lui disons : « Négocie, négocie, cela vaut beaucoup moins. » Maxence, finalement, à force de négociations et de demander que le prix baisse, arrive à obtenir la bouteille à 3000 riels au lieu de 4000, en disant finalement qu’il n’avait que ça. La dame finit par accepter et lui fait un grand sourire. Il revient vers nous, on lui dit : « Bon, si elle t’a fait un grand sourire, c’est qu’elle s’en est mis plein les poches. » On ouvre la bouteille et il s’agissait en fait d’une boisson énergisante qui avait la couleur de l’eau.

À peine avons-nous le temps de le découvrir que la propriétaire de la maison dont nous nous sommes mis à l’ombre arrive avec des chaises en plastique pour que nous puissions nous installer tranquillement. Nous ne pouvons pas refuser, nous nous installons dans les chaises pendant qu’elle se lance dans une cueillette de litchis qui sont dans l’arbre juste à côté de nous. Nous n’arrivons pas à lui dire qu’elle est trop gentille avec nous, qu’elle peut simplement s’assoir avec nous et arrêter. La dame en face, qui nous a vendu la bouteille et que nous avons donc involontairement arnaquée, vient vers nous tout sourire et se pose à côté de nous sur les chaises en plastique sans pouvoir échanger avec nous, simplement en nous souriant. Nous voulons alors absolument la dédommager, nous lui présentons l’argent qu’elle devrait avoir, mais elle refuse catégoriquement. Impossible de lui racheter la bouteille au prix qu’elle nous l’avait demandé à l’origine. C’est même d’ailleurs plus fou que cela, car elle s’en va rapidement, retourne dans son magasin et nous prend quatre vraies bouteilles d’eau fraîche qu’elle nous offre. La générosité des Cambodgiens nous a énormément touchés.

Un dimanche après la messe, nous sommes invités à venir boire des délicieux milkshakes à l’avocat. Nous sommes surpris de voir beaucoup d’enfants qui reçoivent leurs lettres de leurs parrains d’Enfants du Mékong. Nous ne savions pas, mais cette église est en fait aussi affiliée à l’association. Cela nous a permis de voir que leur travail, qui semblait trop beau pour être vrai, est, même quand nous ne les prévenons pas de notre passage, un travail absolument remarquable, parfaitement intégré à la société cambodgienne et très décentralisé.

... ça nous a fait pleurer (cliquez dessus pour plus d'infos !)

Frontière Laotienne le dimanche 6 Juillet : après une sortie rapide de la Chine nous devons nous confronté à la création du Visa presque une heure au total et 40€ pour que de leur coté nos papiers soient littéralement jeté dans ce qui serait chez vous ce tiroir à «bazarre» destiné à n’être ouvert que pour y mettre des choses que vous n’avez pas encore le courage de jeter.

En ressortant pour aller au Cambodge le douanier nous demande ce fameux document. Nous lui expliquons que on nous l’avait demandé et qu’il est donc normal que nous ne l’ayons pas. Il ne lui a pas fallu plus d’une minute pour nous proposer un prix de 20$ pour les 4 qu’il a accepté de diviser par deux au bout de 30 secondes… Comprenant qu’on se faisait pigeonner nous ne lui avons finalement rien laissé. Cette pratique est en fait tellement courante que sur les guichet cambodgien il est écrit «ici rien a payer” sur un écritot bien fixé par les autorités.

«Bonjour vous savez où l’on peut acheter une moto ? MOTO ? VROUM VROUM ? » Finalement après de multiple redirection que l’on pensait propre à l’administration française, nous voilà en visio avec un vendeur de moto, qui malgré la petite taille de la ville doit en avoir plus d’une centaine. Bienvenu au paradis des scooters et des motos ! Nous sommes invité à monter dans la remorque de la camionnette qui sera notre taxi pour aller vers ce paradis. Sur place, le vendeur n’est pas aussi chaleureux que notre taximionette et nous montre ce qu’il a d’un petit geste et continu ce qu’il fait. Pas des très bon commerciaux ces Laos… Nous jetons notre dévolu sur une moto seconde main autour des 400$. Je veux l’essayer un peu avant d’être sûr de notre achat. Je m’élance, malgré quelque tintement de chaine tout semble bon, alors je passe rapidement tous les rapports et CLAC la chaine saute, je tente de freiner : pas de frein (j’aurais dû vérifier avant !). Nous leur demandons s’il est possible quelle soit bien réparée avant ce soir pour l’acheter et on nous dit de revenir dans quelques heures. Le soir Maxence et Paul y retournent, tout semble bon mais avant de passer au formalité administrative le vendeur nonchalant leur explique que cette moto n’a pas de plaque d’immatriculation et donc a tout moment nous sommes susceptible de nous faire arrêter. N’ayant pas envie de finir en garde à vue dans une geôle laos comme notre ami Guillaume, nous nous quittons sans motos et pas si bon amis. Finalement Max pourra louer une petite Yamaha 115 cm3 et ce sera pour la première fois à nous de devoir l’attendre !

Une déception toutefois : nous ne sommes plus les seuls Européens parmi eux. Fini les mascottes. Fini la starification à être toujours pris en photo. Nous sommes devenus des gens normaux, voire des pompes à fric au Laos.

Par exemple, alors que nous cherchions un lieu pour dormir un homme s’est éclipsé du terrain de pétanque pour nous montrer le seul hôtel du petit village. Arrivé là-bas après 3 min de trajet nous le remercions chaleureusement mais ce qu’il veut lui c’est de l’argent ! La commercialisation des rapports humains ça fait toujours un peu bizarre…

Vous n’êtes pas parfaitement en règle : pas de casque, à contresens (alors que personne ne savait qu’il existait un code de la route ou que le port du casque était obligatoire) on vous arrête ni une ni deux et soit vous allez au commissariat pour vous faire plumer en bonne et dû forme soit vous régler le problème rapidement en fonction des espèces que vous avez sur vous. En l’espace de 3 jours on s’est fait avoir 3 fois pour un montant de 16 € pour Antoine 12 € pour Max et Paul et 4 € pour Paul et moi.

Bien que nous soyons très fiers d’avoir évité de payer le plus de pourboires possible et d’avoir à chaque fois réduit le coût au plus bas possible, nous nous rendons compte qu’il s’agit en fait plutôt de quelque chose de tout à fait normal dans ces pays. C’est leur manière de penser, c’est leur manière de faire vivre l’économie.

Un expatrié nous a dit : “Ici, c’est comme un pourboire. En fait, au lieu de donner votre argent via des impôts à un gouvernement qui le redistribue à des gens que vous ne connaissez pas, vous donnez l’argent directement à des gens que vous connaissez, que vous fréquentez régulièrement.”

Ainsi, il n’est pas rare qu’une personne, même si elle n’a rien fait comme infraction, donne un peu d’argent à des policiers, simplement pour rester plutôt tranquille.

C’est bon, la Chine est dans notre dos, à nous la liberté sur les routes laotiennes sans avoir à suivre un guide ! Enfin, nous déchantons après maximum 3 minutes : les Laotiens connaissent-ils l’existence du bitume ? Les routes de terre sont recouvertes de 50 cm d’eau (merci la saison des pluies), et le peu de route correcte nous permettant d’accélérer nous offre une rapide correction avec des nids-d’hippopotames (plus imposants que les nids-de-poule européens). La plus belle des corrections fut celle de notre ami allemand Caspian, qui, dans une pulsion germanique, traversa pleine balle une zone inondée : une image sera plus explicite !

Des photos en veux-tu ? En voilà !

Cliquez sur les photos pour en savoir plus ! 

Pour mener à bien ce projet nous devons trouver des sources de financement, nous avons donc lancé une cagnotte.

Merci pour votre préciseuse aide. 

Sans parrains, notre projet n’aurait pas de sens ! On compte sur vous pour entrer dans l’aventure en parrainant ou en parlant autour de vous. 

Objectif 40 parrains !

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